Looky, un petit singe adapté du dessin 2D à la 3D
Le projet
Moderniser l'image de Looky, le petit singe rouge qui accompagne la communication de Look Voyages, à destination de l'animation des Clubs Enfants et Ado :
"Il s’agit d’une approche beaucoup plus dessin animé, plus Pixar", précise Laurent Laforest, directeur marketing de Look Voyages, pour qui "il fallait que Looky corresponde à l’univers plus graphique des enfants d’aujourd’hui".
Nous avons dans un premier temps "adapté" la mascotte en 3D, puis livré des illustrations détourées au fil des briefs et des mois, et enfin un modèle 3D pour créer une version "peluche".
Passer en 3D une mascotte 2D existante
Évidemment, il n'existe pas de "fonction magique" pour convertir un dessin 2D en une mascotte 3D ! C'est un travail artistique, qui nécessite un infographiste 3d d'expérience, connaissant bien à la fois le dessin, la modélisation et l'animation.
Les étapes de la création de la mascotte 3D (making of)
1. Les croquis
Étape obligatoire, le croquis préparatif permet de circonscrire le projet avant d'attaquer la modélisation 3D qui est nettement moins souple qu'un simple crayon. Nos dessins sont créés à la palette graphique, avec un style encré, qui est ensuite mis en couleur. Nous partons sur deux ou trois pistes et le client choisit. Après quelques aller-retours, nous passons à la 3D directement, car il est inutile de rentrer dans des détails que la technique 3D remplacera de toute façon.
2. La modélisation
La modélisation des personnages 3D se fait toujours par symétrie, en partant de la tête ou du torse. Les yeux sont des globes indépendants afin d'être animés facilement (suivez mon regard…)
3. Le bonage ou pose des contrôleurS d'animation.
«Pourquoi animer ? Je veux une image fixe ! » voilà le genre de remarque à laquelle votre école ne vous a pas préparé. En effet pour animer, même sur une pose "fixe" la mascotte 3D, il faut lui apprendre à plier les bras, les genous, sourire, etc. Pour cela on pose des contrôleurs qui sont des mélanges de techniques : bones, cinématique inverse, morphings, points de contrôle programmés avec DU (une sorte d'interface HUD dédiée). Bref, tout ce travail est le même pour une animation ou des images, sinon, la mascotte, elle reste debout à faire l'avion bêtement !
La queue du singe est un cas particulier, elle "suit" une courbe vectorielle dans l'espace.
4. La fourrure et les poils !
La fourrure est une sorte d'effet spécial. Ce sont des splines spéciales de quelques segments qui "poussent" à partir d'un point d'ancrage qui est sur les polygones du maillage sous-jacent. Quelques splines directrices influencent des centaines de clones légèrement différents pour donner une impression de masse.
La fourrure a une texture spéciale, qui gère son aspect dans les moindres détails :
Ensuite, les poils sur la tête de Looky, qui était prévu pour être longs, devaient être "coiffés". Mais le look à la John Travolta a été abondonné pour un style plus ras et plus "peluche".
5. Les illustRations
A partir de briefs ou de photo-montages indicatifs, nous posons la mascotte en 3D, puis nous installons un décor et des accessoires (chaise, ballon).
On ne fait pas ce qu'on veut. Parfois le client demande une pose qui parait simple (ex: passer le coude derrière la tête), mais qui qui ne "rend" pas en 3D ou tord trop les articulations du personnage 3D. A l'inverse, on n'a souvent pas idée des acrobaties que la mascotte 3D, qui n'a aucune des contraintes physiques traditionnelles, peut accomplir.
Dans certains cas nous l'incrustons dans une photo, en respectant les proportions, l'angle de vue et le raccord lumière de cette photo.
Les images sont souvent rendues à 300DPI (définition standard de l'imprimerie), détourées en .PSD (Photoshop). Cela prend plusieurs minutes à rendre à l'ordinateur. Les poils sont particulièrement longs à rendre et coupent souvent les oreilles ou les doigts, il faut les reprendre à la palette.
LA PELUCHE, L'impression 3D
Pour finir, le client a eu la bonne idée de fabriquer des peluches à partir du modèle. Nous avons fourni des fichiers 3D et des images JPG de face, côté, dessus pour que le fabricant ait les bonnes proportions. Nous n'avons jamais vu le résultat :-(
A noter, qu'aujourd'hui, il serait possible de créer aussi des jouets ou figurines avec de l'impression 3D (sauf pour les poils).
Le directeur marketing de Look Voyages annonce que le Looky nouveau, "bien rondouillard et bien poilu", apparaîtra plus particulièrement sur toutes les informations relatives aux offres pour les enfants, notamment concernant les miniclubs et clubs ados des Lookéa.
Merci à Harold et Florence de l'agence Venise pour leur confiance !
Projet réalisé en 2011/2012. Extraits de l'article de www.tourhebdo.com