BGA valide ses Avant-Projets Définitifs avec la 3D

BGA crée des visites virtuelles 3D pour consultation des clients.

Bougerol Goujot Associés sont spécialisés dans les domaines d’activités liés à la salle de contrôle commande, à la salle de formation ou de supervision, au poste de garde, à la conception de pupitre, de synoptique ou à l’implantation de l’environnement opérateur.

Rencontre avec Gilles Goujot, gérant de BGA.

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– Pouvez vous nous présenter votre société qui est très spécialisée ?

BGA Concept est spécialisé dans la conception ergonomique des lieux et postes de travail, dans l’esthétique industrielle, et dans l’aménagement d’espace. Si BGA Concept existe depuis 10 ans, ses principaux acteurs ont débuté dans ce métier en 1985 au sein du groupe SPIE. L’aménagement des espaces de travail nécessite des aménagements très techniques qui justifient des études dans lesquelles les moindres détails sont analysés. Les salles de contrôle ou de conduite sont des exemples ou les conditions d’utilisation doivent offrir un confort maximum afin de limiter le stress et la tension dus à la surveillance et en particulier durant les périodes de “crises”.

–  Des rangées de pupitres, des murs d’écrans hiGH-tech, au cinéma les grandes salles de contrôle font rêver, quelle est la réalité de ce type de lieu ? Des gens qui y travaillent ?

IronMan HUD made in C4D par Jayse Hansen/MarvelCe n’est que du cinéma car la réalité est toute autre. Les salles à la « James BOND » ou « Star trek » ont un design dans lequel « l’outil » à été implanté sans aucune contrainte technique, on peut ainsi concevoir toutes les formes futuristes imaginables. La réalité est totalement l’inverse. On part d’un outil composé d’écrans de formes et dimensions variées, de clavier et souris, de synoptique totalement disparate, et avec tout cela on essaye de réaliser du « design ».
De plus contrairement à ces salles, le matériel n’est plus encastré pour des raisons de simplification de maintenance. Malheureusement, les contraintes techniques ne permettent pas dans la majorité des cas de réaliser l’ambiance que l’on souhaiterait.
Avez-vous remarqué que l’on ne voit jamais de câbles ?  En général, dans les salles type « James BOND » il y a toujours 1 ou 2 individus debout et en blouse blanche prenant quelques notes. La situation réelle serait plutôt de voir de nombreux opérateurs assis devant leur poste de travail en situation de contrôle, de commande, ou de gestion de crise. Pas le temps d’errer de poste en poste et de prendre quelques notes… Les gens sont en général sous pression d’où l’utilité de l’étude ergonomique.

–  Quelles sont les spécificités liées à l’humain de ce type de salle ? (par rapport à du bureau informatique classique)

Le corps humain dispose de données anthropométriques immuables telles que les champs de vision, les angles de vision, la hauteur que ce soit en position assis ou debout, les distances interarticulaires liées à la morphologie de nos bras, etc.  De plus, ces données anthropométriques sont différentes entre un homme et une femme ou entre un « grand » et un « petit ». Hormis ces contraintes physiques, il y a aussi les paramètres de « condition de travail » comme l’éclairage, l’intangibilité de la parole, l’acoustique, l’environnement ressenti par les teintes des matériaux. Les accès, les ouvertures, la lumière du jour sont également à prendre en compte. Une salle et ses postes de travail doivent impérativement être étudiés en prenant en compte l’ensemble de ces données. C’est pourquoi, il existe des normes regroupant tous ces points sur lesquelles le concepteur doit obligatoirement s’appuyer.

Un bureau informatique classique est également soumis à des normes mais ce ne sont pas les mêmes. Elles sont plus souples car en général ce sont des bureaux liés aux développements informatiques durant la journée. Les horaires de travail d’une salle ou d’un PCS sont généralement soumis aux 3 x 8h. Néanmoins certaines normes liées aux « conditions de travail » sont applicables.

– Quelles sont les normes techniques à respecter ?

Il y en a beaucoup mais nous en utilisons une en particulier et c’est notre « bible » La NF ISO EN 11064 qui dispose de 6 volets et chaque volet traite d’un ou plusieurs sujets. Cette norme est Européenne et tous les pays concernés appliquent ses recommandations. Elle préconise les principes de conception d’une salle de commande et ses annexes en mettant en exergue les points à traiter. En amont de l’étude, il est nécessaire de comprendre et d’analyser le besoin, de structurer les flux, de répertorier les fonctions « homme / machine » de lier les tâches etc. Il y a donc une période d’analyse avant de tracer quoi que ce soit.  Pour rentrer dans le vif du sujet au niveau des postes de travail avec toutes les contraintes morphologiques dont je vous ai parlé précédemment, c’est du tracé pur et simple contrairement à l’environnement. L’éclairage par exemple ; Lors du « revamping(1)» d’une salle nous rencontrons les opérateurs qui dans 90% des cas se plaignent de l’éclairage existant. Les normes précisent qu’un poste de travail doit disposer de 300 à 500 lux sur le « plan de pose » pour un niveau d’éclairement optimal. Les luminaires doivent être « très basses luminances » pour éviter le phénomène d’éblouissement par les vantelles. Les tubes doivent avoir un IRC (indice de rendu des couleurs) de 80 avec une température de 4000K. La luminance visuelle maximale doit être de 200cd/m². L’éclairage doit être modulable et réparti en zones d’éclairement. C’est un domaine très pointu et c’est pourquoi BGA Concept fourni toujours ses notes de calcul réalisées par des éclairagistes professionnels. Si l’éclairage est un point « dur » il en est de même pour l’acoustique ou le bruit de fond ne doit pas excéder 45db (A), pour la climatisation avec des températures différentes « été/hiver » l’humidité et la vitesse de l’air.  La conception intérieure est également très importante. Ne serait-ce qu’au niveau de la définition des revêtements muraux. Outre la favorisation de l’acoustique, ils doivent tenir compte d’un facteur de réflexion de surfaces comprises entre 0.50 et 0.60.Il en est de même pour le sol et le plafond. En outre, il y a également une législation spécifique pouvant apparaitre dans certains secteurs d’activités. Ce sont les « PMR » (personne à mobilité réduite). En effet, certaines salles peuvent accueillir ces personnes que ce soit en temps qu’employées ou visiteuses. La norme relative aux handicapés devra donc être prise en compte en plus des normes classiques.  Tous les points, même insignifiants pour des néophytes, doivent être étudiés mais si l’on développe l’ensemble du sujet, je pense que nous en avons pour un certain temps…

(1), Revamp, Revamping ou remodelage : ensemble d'interventions sur une installation industrielle existante en vue de modifier et/ou accroître sa capacité de production ou de l'adapter à de nouvelles contraintes ou exigences techniques ou réglementaires.

Salle de controle

–  Quelle est la salle la plus originale (implantation, forme, etc.) que vous ayez eu à concevoir ?

Nous traitons depuis de nombreuses années des salles dans tous les secteurs d’activités. Que ce soit dans la pétrochimie, le transport, la surveillance, le gaz ou autres, les contraintes et les problématiques se ressemblent. Les salles sont très grandes ou très petites. Notre satisfaction est de rencontrer les gens dans leur nouvel environnement avec leurs commentaires à l’appui. Nous avons réalisé en 2010 avec fin des travaux en 2011, la réhabilitation du SAMU de l’hôpital NECKER à Paris. Cette salle était différente des autres dans la mesure où ce n’était pas une salle de contrôle mais une sorte de «standard téléphonique». Cependant les problèmes ergonomiques sont strictement identiques. Travail 24h/24, écrans, éclairage, réaction instantanée, acoustique très pointue en raison de la «pollution téléphonique». L’ancienne salle était un réel «champ de bataille» ou 10 personnes travaillaient dans des conditions déplorables. La nouvelle salle devait recevoir 21 personnes dans des locaux plus spacieux. Notre étude a été réalisée en partenariat avec un architecte qui s’occupait de la partie génie civil.  Lors de nos réunions, nos interlocuteurs n’étaient pas des néophytes en matière d’ergonomie, dans la mesure où ceux-ci étaient pour la plupart médecins avant d’être opérateurs téléphoniques. Il aurait été difficile de passer outre certains points.

Visite salle standard SAMU Paris

La réalisation à été extrêmement bien perçue par tous. D’ailleurs, Madame la ministre de la santé et des affaires sociales, Madame Marisol TOURAINE, qui a visité les lieux a trouvé cette salle très attrayante. Par la suite, il y a eu deux délégations hospitalières japonaises et chinoises qui ont également beaucoup appréciées. C’est très flatteur non ?

– Vous êtes dans ce métier depuis longtemps. Quelles évolutions depuis sur la  conception ou l’aménagement ? A quoi ressembleront les salles de demain ?

Oui l’ergonomie à évoluée ; et si je peux me permettre, nous l’avons faite évoluer ! Les données anthropométriques d’un individu changent au cours des années mais cela n’a pas trop d’incidence. Ce qui a changé, c’est le comportement de l’opérateur à son poste de travail que nous observons au quotidien sur le terrain. Voilà pourquoi je dis que nous l’avons fait évoluer en conséquence.Angles de vision

Par exemple il y a quelques années, pour concevoir un poste de travail nous dessinions un « mannequin» assis à son poste dans une position type « ROBOCOP ». C'est-à-dire bien droit, tête figée, bras et avant bras d’équerre, les pieds bien à plat et calé au fond de son fauteuil. Notre expérience du terrain et l’observation des gens démontrent qu’un opérateur durant une phase d’observation, c'est-à-dire inactif mais en phase de surveillance, est en position relax, avachie dans son fauteuil, reculé du plan de travail et ayant même quelques fois les jambes croisées bien haut. Bref, comme à la maison devant la télé !
Cette position change totalement la hauteur de vision, ainsi que la distance ou les angles de vision. Cependant, en phase d’intervention, l’opérateur reprend une position de travail normale, mais toujours pas la position « ROBOCOP» Pourquoi ? Simplement parce que son clavier, son téléphone, sa souris ne sont pas encastrés et sont placés selon le confort optimisé par l’opérateur.
Pour résumer bien que certain de nos confrères continuent à utiliser l’ergonomie d’école, nous préférons tenir compte de la réalité du terrain et de ne pas faire de force le bonheur de l’opérateur.

Les salles de demain se dirigeront vers la réduction du nombre d’opérateurs au bénéfice de l’avance technologique de l’outil. C'est-à-dire la réduction du nombre d’écrans au profit d’écrans polyvalents, la suppression des grands synoptiques encombrant au profit d’écrans « LED » de grandes dimensions et contigus, le « zéro »papier,  la communication etc.

C’est l’outil qui demain dirigera la physionomie de la salle.

PC

– QuelLEs sont les étapes de ce type de projet ? (appel d’offre, plans, 3D, chantier, livraison ?)

En général, nous répondons à des appels d’offres ou simplement à des sollicitations en direct de la part des entreprises ou grands groupes. Vous savez, le « bouche à oreille » fonctionne très bien si on laisse une bonne trace sur le terrain. De plus, nos clients sont fidèles et apprécient notre compréhension du sujet. Notre démarche d’élaboration d’un projet a maintenant fait ses preuves et nous l’abordons toujours de la même façon. Après lecture d’un cahier des charges, nous rencontrons les divers acteurs du projet. Pas seulement l’encadrement et les têtes pensantes, mais surtout la population de la salle de contrôle. Nous pensons que ce n’est pas le cadre technique logé dans son bureau qui détient les problèmes cachés de la vie de la salle. C’est surtout l’opérateur, qui est quotidiennement confronté à ces dysfonctionnements, et qui détient les solutions. Après validation de divers tracés dans leurs « grandes lignes », nous élaborons un APD (avant projet définitif) accompagné de l’ensemble des tracés ergonomiques. Cet APD est assujetti d’un diaporama d’imagerie de synthèses fixes (12 à 15 vues) définissant un parcours dans les locaux. Une période de réflexion est ensuite allouée au groupe de travail pour commentaires et analyse et ceci hors de notre présence. Ensuite, nous prenons en compte ces commentaires puis nous passons en phase DCE.  A la suite de la rédaction de ce dossier, nous sommes en général consultés pour la fabrication des mobiliers spécifiques préconisés tels que les postes de travail, synoptique, armoires ou mobiliers bois spéciaux, etc. Nous fabriquons et posons sur site.

Il arrive parfois d’être consultés pour l’étude et la fabrication de ce type de mobiliers bien que nous n’ayons pas réalisé d’étude ergonomique des locaux. C’est une autre casquette….. 

– Pourquoi recourir à la 3D ?

Lors de la présentation d’un projet auprès d’un client, nous expliquons notre démarche et l’ensemble des travaux envisagés à partir de croquis et de plans 2D. Même si ceux-ci sont détaillés et très explicites, tout le monde n’a pas la même perception dans l’espace ou simplement n’a pas la capacité de lecture d’un plan. C’est pourquoi nous avons recours à la 3D. Par cette démarche, le groupe de travail visualise les futurs locaux et découvre la salle de contrôle telle qu’elle serait construite si à ce stade de l’étude, les plans présentés en amont étaient validés. Les « outils », les volumes, les distances, les passages, les matériaux, les teintes sont définie et numérisés. Toute ambigüité de compréhension ou problèmes cachés sont mis en exergue. Sans cette démarche, des dysfonctionnements de position, d’oubli, ou simplement d’incompréhension ne seraient mis au jour que très tard, voir trop tard. Une salle de contrôle n’est pas étudiée dans le but d’être seulement dessinée mais surtout d’être utilisée pendant de nombreuses années !


Un petit retour sur le travail de 3D Weave ?

Depuis la création de BGA Concept, nous avons toujours accompagné nos études d’images de synthèse. Elles étaient exécutées en interne par un passionné, mais dont ce n’était pas le métier premier, et qui surtout, n’avait jamais bénéficié d’une formation dans le domaine. Enfin l’imagerie avait le mérite d’exister et cela « dépannait ». Lorsque nous avons décidé d’être plus « professionnel » nous avons recherché des infographistes et avons sélectionné 3DWEAVE. J’avoue que le courant est passé tout de suite dans les premiers échanges avant même la remise des images. Ce sont de réels professionnels non seulement dans la qualité de l’imagerie mais surtout dans la prise en compte du projet. En effet, nos études sont techniques et la compréhension de nos plans 2D ne fait pas défaut. C’est très agréable de travailler en partenariat sans avoir à décortiquer les moindres détails de nos plans. Autre point que nous apprécions énormément c’est le respect du délai annoncé. C’est très important pour nous. Pour conclure, j’estime avoir eu la chance de trouver  d’excellents professionnels et pour couronner le tout, une équipe très sympathique avec laquelle on travaille avec plaisir. Si c’était à refaire, je signe sans aucune hésitation !

Merci à Gilles GOUJOT pour toutes ces informations et ses compliments !